Si lEurope a vu naître lÉtat moderne, celui-ci connaît diverses formes et déclinaisons. Une typologie enrichie par une nouvelle catégorie dÉtat européen : l« État intégré ». Celui-ci procède formellement du statut de membre de lUnion européenne et traduit un phénomène juridicopolitique : lappartenance à lorganisation dintégration affecte l« étaticité » de ses membres.
Si lÉtat intégré nest pas nimporte quel État, il ne correspond pas pour autant à une catégorie « monolithique ». Le « lien dintégration » qui caractérise ce type dÉtat ne met pas fin à la diversité des systèmes et traditions constitutionnels, administratifs et politiques - des États membres.
Une diversité intrinsèque prolongée par le fait que chaque État membre cultive une conception propre de sa participation à lUnion européenne.
Le cas de la France est à cet égard symptomatique. Même si sa relation avec lUnion est marquée du sceau de lambiguïté et de lambivalence, la France nest plus réductible à un « État nation souverain », ni même à un simple « État membre de lUnion européenne ». Consacrée de manière tacite et partielle par larticle 88-1 de la Constitution, cette qualité dÉtat intégré correspond à une réalité juridico-politique mise en lumière - à travers différentes approches thématiques et analytiques par les contributions doctrinales réunies dans cette publication. Celle-ci est tirée dun colloque organisé par le laboratoire MIL (EA 7382) de la Faculté de droit de lUniversité Paris-Est Créteil (UPEC), à loccasion de la présidence française du Conseil de lUnion européenne premier semestre 2022 (« PFUE 2022 »).