Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de linjustice ? La question se pose aujourdhui alors que nos plaisirs, quils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme contemporain et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale, la préservation du vivant, les exigences sanitaires. Plutôt que de céder à lascèse, ce livre nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir. La gauche na aucune raison dabandonner lallégresse à la pensée réactionnaire et sa défense de l« art de vivre à la française » opposé au « moralisme progressiste ». À condition dêtre partagé, le plaisir est une émotion qui inscrit dans les corps une issue positive à la catastrophe. Dans cet essai, Michaël Fssel propose de renouer avec les traditions qui articulent plaisir et émancipation. Il montre que les expériences politiques prometteuses sont celles doù la terreur et la honte sont absentes.