Les administrateurs et les mandataires judiciaires appartiennent à des professions sans clientèle, soumises à de strictes incompatibilités dexercice et dont lactivité dépend quasi exclusivement des tribunaux.
Ce statut singulier est régulièrement remis en cause. Sinterroger sur lavenir de ces professions doit saccompagner dune réflexion sur la finalité des fonctions exercées par ces mandataires de justice. La scission des fonctions de lancien syndic a été justifiée par lidée selon laquelle la primauté donnée à lobjectif de sauvetage de lactivité commandait de confier le soin des intérêts en présence à des acteurs distincts. Pourtant, létude des prérogatives des mandataires de justice montre que le mandataire judiciaire nagit pas davantage dans lintérêt des créanciers que de lentreprise.
De même, laction de ladministrateur participe moins à la défense de lun des intérêts au détriment des autres que dune mission conservatoire. Il en va ainsi car toutes les prérogatives des mandataires de justice peuvent être rapportées à une forme de défense de lintérêt général. Ces professionnels sont conduits à exercer une police de la vie des affaires, une fonction dauxiliaire au service du tribunal ou à contribuer au sauvetage de lactivité.
Si leur statut peut être amené à évoluer, il convient donc de veiller à préserver lindépendance de ces professionnels, au regard des intérêts en présence, afin de garantir les conditions dune exécution satisfaisante de leur mission.