A lheure du repli ou du retour des États-nations sur la scène mondiale, cette thèse propose de réinvestir la doctrine des droits fondamentaux des États, qui domina la pensée internationaliste jusquà son déclassement dans la deuxième partie du XXème siècle, dans lobjectif déclairer les évolutions contemporaines du droit international, du droit de lUnion européenne ainsi que du droit constitutionnel relatives à la qualité dÉtat-nation. En effet, lillustre doctrine est connue pour sa systématisation des droits étatiques de conservation, de souveraineté, dégalité, de respect et de commerce, considérés comme fondamentaux dans un sens évidemment matériel il sagit de droits dont laliénation totale ou partielle anéantirait ou diminuerait la personnalité de lÉtat qui y consentirait, mais également dans un sens formel la violation dun droit fondamental étatique emportant des effets juridiques spécifiques comme le droit dinvoquer la nullité des traités qui y portent atteinte ou le droit de recourir à la guerre en ultime recours. Toutefois, la contradiction inhérente à la doctrine classique la souveraineté empêchant toute garantie fondamentale des droits étatiques au sein de lordre juridique international , ne peut déboucher que sur son redéploiement dans une perspective fédéraliste ou étatiste. Dans une perspective fédéraliste, les Etats peuvent bénéficier dune protection institutionnelle de leurs droits au sein des Nations Unies (droit à la survie) ou de lUnion européenne (droit au respect de létaticité et de lidentité), mais alors au prix dune altération corrélative de leur qualité dÉtat. Dans une perspective étatiste, confortant cette fois le modèle classique dEtat-nation, les Etats jouissent dune protection unilatérale de leurs droits, non pas au sein de lordre juridique international auquel il néchoit pas de protéger lÉtat contre lui-même, mais au sein de lordre juridique national où de tels droits occupent nécessairement un rang constitutionnel (à travers les notions de « conditions essentielles dexercice de la souveraineté nationale » ou d « identité constitutionnelle »).