La famille et la fiscalité entretiennent des relations aussi anciennes que complexes. Cette imbrication connut même son âge dor au cours du XXe siècle. Lavènement de lidéal de justice fiscale ainsi que certaines considérations politiques justifièrent en effet un déploiement significatif de laménagement familial de limpôt. Lévolution corrélative des moeurs, à cette même période, révéla cependant les limites de cet ancrage de la famille dans le droit fiscal. La diversification et linternationalisation des structures familiales, de même que lexplosion des écarts de niveau de vie entre les familles ou en leur sein, font aujourdhui le lit dun délitement de la place de la famille dans le droit fiscal. En outre, elles alimentent le plaidoyer en faveur de ladoption dune fiscalité individualisée.
Partant de ce constat, la thèse envisage deux axes possibles dévolution. À la recherche dune neutralité et dune efficacité perdues, elle propose, en premier lieu, de parachever ce processus dindividualisation des impôts et de renoncer à toute référence à la famille dans le droit fiscal. Pour des raisons tant techniques que symboliques, la thèse privilégie toutefois, et en second lieu, la voie dune affirmation de cette place de la famille, actuellement en déclin. Il sagira alors de repenser le modèle et les fonctions de cette institution sociale afin de mieux la préserver au sein des textes.