Paradoxalement, si la sécularisation des sociétés dites occidentales est de plus en plus forte, on observe pourtant, depuis les années 1990, un regain de fréquentation des lieux de pèlerinage. Les pratiques des visiteurs y oscillent, au cours d'une même visite, entre pèlerinage et tourisme, remettant en cause nos catégories. Ce mélange des pratiques et des publics invite à envisager la sécularisation comme produisant une majoration de la valeur sacrée et des espaces qui y sont associés. Il s'agit, à partir d'une étude comparative des pratiques spatiales dans plusieurs lieux de pèlerinage catholiques en France, Espagne, Irlande ou au Mexique, de questionner la catégorisation des pratiques pèlerines et touristiques et d'entrer dans l'étude de la valeur spatiale.