Quel est le rôle que joue le droit international sur les différentes sociétés du monde? Quels sont ses effets sur les différents rapports de domination et dexploitation qui traversent et structurent ces sociétés? Doit-il être envisagé comme étant davantage favorable aux groupes dominants ou aux subalternes? Ces derniers devraient-ils en faire leur principale arme de combat contre les différentes formes de subordination, ou ne devrait-il être utilisé que dans certaines circonstances bien stratégiques? Cest, entre autres, à ces questions que cet ouvrage propose des hypothèses. Cherchant notamment à radicaliser le vocabulaire utilisé par les internationalistes critiques, ce livre a comme objectif de théoriser les effets provoqués par le droit international sur les rapports entre les groupes dominants et subalternes des différentes sociétés du monde. Plus spécifiquement, il cherche à comprendre son rôle sur la reproduction, la légitimation, la contestation et la transformation des systèmes de rapports sociaux de subordination que sont le capitalisme, le patriarcat, le racisme et limpérialisme, systèmes qui constituent les matrices de subordination de ces sociétés. Essentiellement, il estime que ces effets se produisent lors de quatre moments distincts, à savoir lorsque le droit structure la société internationale, par exemple en lorganisant territorialement en États souverains et formellement égaux; lorsque ses règles et ses institutions sont utilisées de manière formelle par les différents acteurs qui sont en mesure de le faire; lorsquil constitue un facteur influençant les différentes formations idéologiques du monde; puis, enfin, lorsquil est utilisé comme langue permettant de défendre légitimement des prétentions politiques.