Notion extra-juridique aux déterminants largement subjectifs et mouvants, concept « insaisissable » même pour certains, la confiance est de ces problématiques auxquelles le juriste se heurte pourtant quotidiennement dans sa pratique. Appréhendée le plus souvent à laune des seuls concepts de sécurité juridique et de droit au procès équitable qui participent sans nul doute de la confiance dans la justice et le droit mais ne sauraient à eux seuls la résumer elle demeure aujourdhui dans une large mesure un impensé du droit.
A lheure où les fondations de la société internationale, telles quelles furent posées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, paraissent vaciller face à légoïsme des États, où le multilatéralisme et la coopération internationale tendent à céder le pas face au « chacun pour soi », justifiant entre autres la remilitarisation des États et le retour de la guerre en Europe, il nous aura paru nécessaire de nous interroger sur les instruments dont dispose le juge international pour créer, au-delà de la simple garantie de leurs droits fondamentaux, de la confiance entre les acteurs internationaux et sacquitter ainsi avec succès de sa tâche de règlement pacifique des différends. Parce quelle pose les « règles du jeu » du procès, quelle définit les conditions auxquelles les uns et les autres acceptent daccorder leur confiance et de reconnaître la validité du résultat, la procédure encadrant les interactions entre le juge et les parties devant les différents fors internationaux ne pouvait manquer de simposer comme un angle détude essentiel de notre problématique.