Limmigration maghrébine en France a conduit, dès les années 1980, à la naissance dune nouvelle littérature, faite par les enfants des immigrés. Issus de France et dailleurs, ces « intrangers » daprès la précieuse définition de lécrivain Y.B. sont pourtant difficiles à classer sans les stigmatiser. De la « littérature beure » à la «urbaine », les étiquettes se sont succédé au fil des années. Mais comment a changé cette littérature, au-delà des définitions? Quelles sont les différences qui marquent le passage des romans des initiateurs, dont ceux dAzouz Begag, à ceux des auteurs plus récents, comme Faïza Guène ? Étudier cette littérature paraît dautant plus nécessaire quelle montre lévolution des « deuxièmes générations », obligeant à repenser la problématique identitaire et à redéfinir le champ littéraire français, car, décriés au début, ces auteurs sont devenus aujourdhui des modèles à imiter, comme les romans de quelques « beurs dadoption » (on pense au cas de Paul Smaïl) le démontrent. Le présent volume propose une exploration de lespace littéraire en question depuis les années 1980 jusquà nos jours, avec une attention particulière le sous-titre lindique à ses « nouvelles frontières ». Des articles concernant les questions théoriques sur la définition de « littérature beure » alternent avec des études thématiques, stylistiques et linguistiques sur les auteurs. En invitant à baliser de nouvelles pistes de réflexion, ce volume se veut une tentative pour décloisonner des approches différentes dans un domaine qui nécessite un renouveau théorique. Il sadresse aux spécialistes de littératures francophones, de littératures « migrantes », et, plus largement, de cultural et postcolonial studies, étudiants comme enseignants.