Lévidence dun mot cache parfois la complexité de ses usages, comme la complexité des usages obscurcit souvent la simplicité dun terme. Or, à « lâge de la transparence » et de sa banalisation, ce mot reste un terme à découvrir.
Cest ce que cet ouvrage sest proposé de faire, en tentant de déceler les significations que le mot transparence recouvre et les relations quil entretient avec la construction sociale quest le droit, et particulièrement avec le droit des finances publiques.
Depuis fort longtemps, dans la discipline des finances publiques, de nombreux auteurs ont évoqué la transparence comme une exigence démocratique qui répondrait au souci dassurer le respect du consentement de limpôt, pierre angulaire de lélaboration dun droit budgétaire et dessor du parlementarisme. Si la centralité de la transparence dans le droit public financier est couramment admise, peu de travaux ont traité de la relation qui lie cette notion à la matière. Cest ce que tente lauteur qui, ligne après ligne, sattache, dans le respect dune méthode conceptuelle, à analyser le caractère premier de la transparence dans le droit des finances publiques. Appréciant le caractère instituant de la transparence, cest-à-dire sa capacité à établir et structurer le droit public financier, lauteur analyse le caractère institué de la transparence par et pour le droit public financier, trouvant les fondements de son émergence et de son développement dans les fins poursuivies par cette matière : lexercice du pouvoir financier. La transparence des finances publiques est ainsi abordée comme un objet de savoir inscrit au cur de la dévolution et de la répartition du pouvoir financier, ce qui confère son dynamisme et son caractère évolutif à la discipline.